A peine le temps de se familiariser avec l’Internet des Objets (Internet of Things, IoT) qu’on parle déjà de l’Internet of Everything (IoE). Quelle est la différence entre les deux concepts ? En quoi cela aura-t-il un impact sur notre avenir ?

On connaissait déjà l’Internet des Objets (Internet of Things), qui se résume à tous ces produits (gadgets ?) dits connectés, et suivis par des applications mobiles : montres, pèse-personnes, bracelets, brosses à dent, réfrigérateurs, etc.

L’Internet of Everything est un concept difficilement traduisible en français (« L’internet de Tout »), mais il signifie qu’il va bien au-delà des « Things » (objets connectés). Il s’agit en fait d’une expression inventée et promue récemment par un rapport de Cisco, un des leaders mondiaux en infrastructure réseau. Si l’on fait abstraction de ce coup de com’, l’Internet of Everything (IoE pour les intimes) sera probablement la réalité de demain : d’après cette infographie Cisco, l’Internet of Everything comprend non seulement l’Internet des Objets, mais également les données, les processus… Et les gens (via leurs smartphones et leurs réseaux sociaux) !

L’Internet of Everything, concrètement

Pour Cisco, l’Internet of Everything représente avant tout un formidable levier de performance, notamment pour les villes – qui deviendraient alors des « Smart Cities » – et plus généralement pour les administrations publiques. Cette performance s’articulerait autour de 3 axes :

  • Des économies budgétaires : par exemple en Finalnde, des capteurs intégrés aux poubelles permettent d’envoyer un message pour signaler que la collecte est nécessaire, ce qui a permis d’économiser 40% du budget de ramassage des déchets.
  • Des nouveaux revenus : par exemple à New York, les écrans urbains qui fonctionnent 7 jours sur 7, 24h sur 24, permettent de surveiller la ville, de proposer des moyens de communications (ex : WiFi), de diffuser des informations, mais aussi de générer des revenus publicitaires.
  • Des avantages pour les citoyens : par exemple à Nice, un « smart parking » avertit intelligemment les conducteurs du nombre de places restantes aux différents endroits de la ville, permettant ainsi de réduire les bouchons de 30%, d’augmenter les revenus des parkings, et de réduire les émissions de CO2.

L’Internet of Everything pourrait soutenir de nombreux développements et améliorations comme par exemple l’habitat intelligent, le contrôle optimisé des consommations énergétiques et naturelles, le stationnement intelligent, une tarification routière plus adaptée, etc.

Il permettrait aussi d’accroître les performances administratives, en améliorant la productivité des agents et en réduisant les coûts d’exploitation. Cisco cite par exemple le secteur de la Défense.

De manière encore plus prégnante qu’avec l’Internet des Objets, l’Internet of Everything repose sur la collecte des informations que nous partagerons individuellement et collectivement. Cette collecte sera organisée par des sociétés privées capables de traiter des Big Datas, et chargées d’en retirer des bénéfices, en les revendant soit à des agences publicitaires ou marketing, soit aux organismes publics soucieux d’optimiser leurs services et territoires, soit aux sociétés privées d’intérêt public (transports, énergie, travaux, gestion des déchets, etc.).

En d’autres termes, la matière première de cette nouvelle industrie sera nos informations personnelles, fournies gratuitement, et dont nous ne maitriserons pas l’utilisation. Sans parler des risques de piratage des serveurs qui hébergent toutes ces données. Toujours le même revers de la médaille…